Chaux aérienne ou hydraulique : quelles différences ?
08 mai 2024
La chaux est un matériau écologique. Ce liant minéral est utilisé aussi bien pour enduire un mur, maçonner un muret ou réaliser les joints de pierres apparentes. Il existe deux principaux types de chaux naturelle, aux propriétés différentes : la chaux aérienne et la chaux hydraulique. Quels sont leurs usages ? Leurs différences ? Voici quelques éléments de réponse pour faire le bon choix pour vos travaux.
La chaux, un matériau ancestral
La chaux est un matériau de construction utilisé depuis des millénaires. Il s’agit probablement du liant le plus ancien utilisé en maçonnerie, et son usage remonte à la Haute Antiquité.
La chaux est utilisée comme liant dans des enduits et des mortiers, pour la construction de murs et de revêtements. Dans la construction moderne, la chaux a progressivement été remplacée par le ciment. Cependant, ce matériau naturel, sans additifs chimiques, reste incontournable dans la restauration architecturale, pour rénover des bâtiments anciens, et dans la construction écologique, de plus en plus plébiscitée de nos jours.
La chaux est un matériau naturel qu’on obtient après calcination de pierre calcaire. Explications : des pierres calcaires sont enfournées à très haute température (entre 900 et 1200°C), puis broyées, pour obtenir une fine poudre minérale blanche, riche en carbonate de calcium, appelée chaux vive. En lui ajoutant de l’eau, elle devient de la chaux éteinte.
Zoom sur la chaux aérienne
La chaux aérienne est une chaux pure, qui se caractérise par sa prise à l’air : autrement dit, elle durcit au contact de l’air. C’est le principe de carbonatation : la chaux fixe le CO2 présent dans l’atmosphère. Sur le marché, la chaux aérienne porte le sigle CL (Calcic Lime) 90. Elle peut se présenter en poudre, en pâte ou sous forme de lait de chaux. Sa blancheur, son onctuosité et sa souplesse en font un matériau particulièrement adapté pour des travaux de finition, comme les enduits, les badigeons ou les stucs, ou encore le tadelakt. Compatible avec des pigments naturels, elle permet de créer des jeux de couleurs ou des effets de matière.
La chaux aérienne demande un long temps de séchage (90 jours par centimètre d’épaisseur) : elle est donc généralement utilisée pour tout type d’enduits intérieurs (sauf pour les pièces humides) ou pour des enduits de finition d’une façade (où la couche sera peu épaisse).
La chaux aérienne est plébiscitée pour ses qualités naturelles : elle ne contient pas d’additifs chimiques, ce qui en fait un matériau écologique, respectueux de l’environnement, qui contribue à réduire les émissions de CO2. Elle est aussi respirante : elle contribue à réguler l’humidité des pièces, en réduisant le risque de moisissures. br> Il faut savoir que si, une fois sèche, la chaux aérienne résiste bien aux intempéries, durant son séchage, elle reste sensible à l’eau et doit donc être protégée de la pluie pendant cette phase.
La chaux hydraulique
Plus riche en silice que son homologue aérienne, la chaux hydraulique durcit au contact de l’eau, même si son séchage à cœur se fait également au contact de l’air.
Les mortiers réalisés à partir de chaux hydraulique se caractérisent par leur prise rapide (qui peut varier de quelques heures à quelques jours), ce qui est un avantage pour les travaux en extérieur.
La chaux hydraulique est généralement utilisée pour les travaux de gros œuvre, comme les maçonneries, les dallages ou les joints. Étanche et résistante au gel, elle est adaptée pour tout type d’enduits extérieurs, et la réalisation d’enduits intérieurs dans les pièces humides. Elle est également moins souple. Plus elle contient de charges hydrauliques, et plus elle est dure et sèche rapidement.
Sur le marché, les chaux hydrauliques portent le sigle NHL (Natural Hydraulic Lime), suivi d’un numéro indiquant la quantité de charges hydrauliques : 2, 3,5 ou 5. Plus le chiffre est élevé et plus la résistance est forte.
Au niveau de l’esthétisme, la chaux hydraulique est moins blanche et moins lumineuse que la chaux aérienne.
Comparaison entre chaux aérienne et hydraulique
| Chaux aérienne | Chaux hydraulique | |
|---|---|---|
| TYPE DE TRAVAUX | Travaux de finitions | Gros œuvre |
| PRISE | Sous l’action de l’air | Sous l’action de l’eau et de l’air |
| MORTIER | Prise lente | Prise rapide |
| SUPPORT | S’adapte bien aux supports neufs : béton cellulaire, plâtre… | Respecte les supports anciens : pierre, brique… |
| ENDUIT INTÉRIEUR | Fortement conseillée | Peu conseillée, sauf pièces humides |
| ENDUIT EXTÉRIEUR | Peu conseillée, sauf enduits de finition d’une façade | Fortement conseillée (bonne résistance aux intempéries) |
| RÉSULTAT | Esthétisme : Blanche, effets de couleur possibles… | Durabilité : solidité, imperméabilité… |
Vous l’aurez compris, la chaux aérienne et la chaux hydraulique présentent chacune leurs avantages et leurs inconvénients. La principale propriété qui les différencie est le mode de séchage.
Il faut savoir que la chaux, sous forme de poudre, est un matériau toxique et irritant. Lors de sa manipulation, il est obligatoire de porter une protection adaptée (lunettes, gants, masque…)
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